Sur la route d'Amsterdam

Sur la route d'Amsterdam

I'm waiting for The day*

* I'm waiting for The day (J'attends Le jour) - The Beach Boys - Album Pet Sounds - 1966

 

Pour mes nouveaux articles, je vais essayer d'utiliser des titres de chansons (plus ou moins connues) pour illustrer mon texte. L'important étant le titre et non les paroles complètes de la chanson.

 

Me voici de retour après une petite absence. Mon stage palois s'est donc terminé début juillet avec un court voyage en Espagne, aussi bien par le temps (3 jours) que par la distance (environ 260km de Pau), à Vitoria Gasteiz au Pays-Basque pour encourager ma belle-soeur Camille sur l'Half-Ironman. Une façon aussi pour moi de prendre la température d'un tel événement et d'apprendre son déroulement, d'avoir une image assez réaliste de la compétition et de son approche malgré mon inexpérience sur longue distance. Et je dois dire que ça m'a mis l'eau à la bouche !

 

En ce qui concerne le stage, il peut se résumer (et il s'agit d'un sacré résumé !!) en 6 semaines d'efforts intensifs aux côtés d'une triathlète professionnelle (Camille, récente 3ème de l'Embrunman) et de son coach (mon frère Florian). Mon quotidien pendant 6 semaines ? Un peu de baignade, de ballade en bicyclette et de promenade à pied !!! En tout cas j'ai visité les Pyrénées. Marie-Blanque, La Pierre Saint-Martin, Soulor, Aubisque, Tourmalet, Aspin, Hourquette d'Ancizan, Luz Ardiden, Hautacam, autant de noms qui résonnent dans les archives du Tour de France pour avoir donné lieu à de mythiques affrontements entre ces forçats de la route, ces escaladeurs nés gravissant avec classe et aisance les pentes hostiles de ces géants montagnards. Nul doute que mes ascensions devaient être un peu moins épiques même si elles le paraissaient dans ma tête lorsque je fendais les nuages et le brouillard en direction des cols.

 

Après tous ses efforts, un petit repos bien mérité s'est imposé à mon retour en Bourgogne. Et l'entraînement a repris une semaine après. Depuis rien de bien nouveau, succession d'entraînements, de récupérations et de repos. Le quotidien routinier, monotone et épuisant d'un sportif de haut niveau. Moi je ne le vis que pendant 4 mois alors je n'ai pas vu le temps passer mais le vivre toute l'année avec seulement quelques semaines de repos en fin d'année et repartir l'année d'après sur le même rythme, je dis chapeau et respect pour les sportifs de haut niveau !

 

Ce samedi 27 Août aura lieu le championnat de Saône et Loire de Contre la Montre individuel auquel je participerai. J'aime ce type d'effort depuis toujours. "L'exercice de vérité" comme aiment à l'appeler les spécialistes du chrono. Seul sur la route, face au temps, aux éléments, pas de répit, pas d'autres coureurs pour s'abriter, pas moyen de tricher. Arc-bouté sur sa machine, il faut se concentrer pour développer sa puissance maximale et devenir un véritable métronome dictant à ses jambes la mesure à battre en dépit des signaux d'alertes et de douleurs que nous envoie notre corps. La tête commande, le corps exécute. Un effort violent de moins de 30 minutes aux antipodes de celui que je travaille depuis des mois (environ 12 heures en gestion, endurance et longévité) et sans véritablement de préparation spécifique. Mais ce n'est pas grave, le but étant de me faire plaisir et de renouer, deux semaines avant l'Ironman, avec la compétition, de réhabituer mon corps et mon cerveau au stress pré-compétition et à sa gestion.

 

Moi qui suis habitué aux saisons vélo, aux compétitions tous les weekends voire plusieurs fois par weekend, cette préparation peut parfois paraître frustrante. Trois triathlons depuis le début d'année donne l'impression de s'entraîner pour rien alors je repense à pourquoi je m'entraîne, je pense à l'Ironman avec des sentiments ambivalents. D'un côté j'ai hâte d'y être, que le départ soit donné pour enfin mettre mes heures d'entraînement à contribution, mais d'un autre côté je sais que ce sera difficile et terriblement long, que la souffrance sera ma plus fidèle compagne ce jour là. Je sais que je vivrai une journée riche en émotion, que je passerai par plusieurs états, joie, excitation, euphorie, souffrance, doute, déprime et qu'il faudra bien gérer tout ça pour aller au bout. Et puis après un bon entraînement où les sensations étaient bonnes je me dis que je suis prêt et j'ai de nouveau hâte d'y être.

 

Alors après 4 mois de préparation intensive, j'attends Le jour.

 

I'm waiting for The day !



22/08/2016
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